Emilie Zoé - The very start
The véritable
Dès que j'ai commencé à l'écouter j'ai senti que c'était bon. Que j'allais adorer.
Évidemment si vous êtes d'humeur guillerette et cherchez de la musique pour danser, vous n'êtes pas vraiment à la bonne adresse. Mais si vous êtes un peu à court de sommeil, si vous vous laissez imprégner, comme en état second, vous allez trouver ça sublime. Ça va vous remuer plein de choses à l'intérieur.
Les gars de Puts Marie ont mille fois raison de nous la recommander.
En premier lieu, les percussions de désintégration ("6 o'clock") me bouleversent. La batterie de Nicolas Pittet vous cueille en donnant toujours le coup inattendu à n'importe quel moment – sans que ce soit du hasard – tandis que les sons de guitare ont un relief de dingue qui vous agrippe. Sans parler du somnambulisme épuré voix-piano (désaccordé ?) sur "Loner", que je verrais bien se poursuivre sur une 2e partie beaucoup plus remplie, une entrée de batterie, une grosse basse... Peut-être en live ?
La voix est extrêmement touchante dans sa façon délibérée de déchanter parfois. Y a du Suzanne Vega, du Sophie Hunger (association trop facile) et un soupçon de Björk – dans la diction notamment ("Nothing stands").
Mélancoliques en diable, les paroles évoquent ici un esprit qui revient hanter un ex ("Blackberries"), là un mort qui observe la vie qui continue ("Dead birds fly").
La Suissesse remet les chœurs au goût du jour ("A fish in a net", "Sailor", "Tiger song"). Et je vous mets au défi de ne pas avoir envie de chanter avec toute l'assemblée en écoutant "Tiger song" (ou en regardant la chaleureuse vidéo de son enregistrement, avec ses percussions de bric et de broc).
Dès que j'ai eu fini de l'écouter j'ai senti... que j'allais recommencer.
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"The barren land", qui est pourtant le morceau que "je zappe", s'il en fallait un, est intéressant dans sa construction en 3 parties : une intro liturgique d'une minute 30 qui pourrait se suffire à elle-même et constituer une plage de transition, puis la chanson proprement dite, bonne mais trop courte, et un final assourdissant comme dans les passages les plus noisy des premiers Radiohead (une influence majeure des années 90-2000, faut-il encore le rappeler ?) La pochette même me rappelle celle de The eraser de Thom Yorke.
Pour le reste, cette scientifique de formation utilise la répétition en s'en faisant une alliée. Oh, pas plus que d'autres rassurez-vous (coucou Gaëtan Roussel), et plutôt mieux que certains. Juste ce qu'il faut pour rendre les titres identifiables. Ainsi du refrain de "Tiger song", ou du thème à la guitare en ostinato sur "Blackberries", qui tient toute la chanson.
Enfin, je manquerais à mes devoirs si je ne mentionnais pas la longueur de "Sailor" (6:58), qui s'étire à l'envi presque sans qu'on s'en aperçoive. -
Dead birds fly
Tiger song
6 o'clock -
The barren land
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La phrase
« They call it time I call it a question mark » ("Would you still be here")
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elle
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…Et maintenant, écoutez !
- emiliezoemusic.bandcamp.com/album/the-very-start (223 Clics)
- www.deezer.com/fr/album/70372042 (225 Clics)
- open.spotify.com/album/16P4WGrcnzmgC76fBryeLD (183 Clics)
- www.youtube.com/watch?v=vXkRmMaSILA (205 Clics)
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Tagsostinato | Björk | Sophie Hunger | Suzanne Vega | Emilie Zoé | Puts Marie | mélancolie | percussions | Radiohead | guitare
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Créé le15 octobre 2019
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Merci à ma mère pour la confection de "Nénette", le personnage de la rubrique "Ce que ça me fait".