la Maison Tellier - Avalanche
Avale enchanté
C'est donc une avalanche. Pas une avalanche de neige, mais de notes, de mots, de métaphysique et de grands espaces américains (ou de l'idée qu'on s'en fait). Préparez-vous à voyager au son de leurs très bons arpèges de guitare ("Amazone", "Garçon manqué"), ou des contrechants toniques du trompettiste Frédéric [Léopold Tellier].
Il y a là quelque chose d'attachant que je peine à décrire, entre folk et chanson française, porté de bout en bout par la voix caressante de Yannick [Helmut Tellier], parfois avec des inflexions à la Manset ("J'ai rêvé d'avalanches"). Un album en permanence sur un point d'équilibre. D'un côté, « la joie du simple fait de vivre », belle et sûre, de celles qui vous font embrasser une grenouille, et même pas pour voir apparaître une princesse ! De l'autre, ces moments où l'on se demande qui on est, d'où on vient et ce qu'on fait ici-bas ("Quelqu'un d'autre").
Si "Cinq est le numéro parfait", ce 5e album de nos 5 gaillards ne l'est tout de même pas. Autant ses 6 premières chansons sont bonnes, tubesques, avec une musique qui semble couler de source, autant le reste, sans être mauvais, me paraît un peu plus alambiqué, soit dans le texte, soit dans la musique. Avec un épilogue en entrelacs de guitare électrique et de cuivres ("Taros"). C'était donc une avalanche.
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Les chansons se rangent entre 2 minutes 30 et 5 minutes 30 - pour un total de 39 minutes.
En haut de l'échelle, du déclamatoire et testamentaire "Haut, bas, fragile", linéaire et crescendo, j'aurais pu tirer plusieurs fois une ligne pour ma rubrique "La phrase" ci-après, tant cette prolixité contient de trouvailles et de consistance (« On apprend à écraser notre prochain dès l'école », « Pour savoir qu'on finit toujours seul, pas besoin d'études », « Je n'arrive plus à m'indigner le cul dans un fauteuil »...)
En bas de l'échelle, son exact opposé : un "Beautiful again" plus léger, entraînant, rythmé, abordable, immédiat.
Eh oui, La Maison Tellier, c'est tout ça, riche mais cohérent. Et ça donne envie d'y revenir. -
J'ai rêvé d'avalanches
Haut, bas, fragile
Cinq est le numéro parfait -
En toutes choses
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La phrase
« L'amour devenait un hobby, une triste parodie, un poulet du dimanche » ("J'ai rêvé d'avalanches")
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eux
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…Et maintenant, écoutez !
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Créé le28 janvier 2017
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