Clara Luciani - Sainte-Victoire
Petite victoire dans vos enceintes
Le cousinage avec Robi, dont le retour commence à se faire attendre, semble évident – avec de bonnes lignes de basse, en particulier. D'ailleurs, "On ne meurt pas/plus d'amour". Comme quoi !
Les meilleurs titres sont, comme souvent, plutôt en tête (avec le tube "La grenade"). Les titres en queue de peloton sont plus dispensables. Si vous prenez les titres dans l'ordre, peut-être remarquerez-vous comme moi que, après un bon début, on a une espèce de coup d'arrêt sur "Les fleurs". J'aurais pu mettre cette chanson à la rubrique "Je zappe", tout comme "La dernière fois" ou "Dors". Ce qui fait beaucoup. Heureusement, les autres morceaux sauvent la baraque, voire plus.
La voix est belle, chaude, rappelant Anggun notamment dans les moments dansants, ou Maurane notamment dans les moments plus lents.
Autrement, elle est fan de Françoise Hardy, ça se voit, jusque dans la pochette (assez moche d'ailleurs). Hasard ou pas, Sainte-Victoire est sorti le même jour que Personne d'autre, le 28e album de l'ex idole des yéyés.
Avec leur son parfaitement calibré, les morceaux résolument pop et punchy sont évidemment les plus convaincants de l'album, mais on remarquera aussi quelques tentatives de dépouillement parfois touchantes (la désorientée "Drôle d'époque" ou le maladroit "Monstre d'amour").
Paradoxalement, les couplets sont souvent meilleurs que les refrains ("Comme toi").
Les textes sont féministes et combatifs ("La grenade", "On ne meurt pas...", "Sainte-Victoire").
Si Clara a écrit les chansons, Sage (ex Revolver) est omniprésent à ses côtés : instruments (guitare, basse, claviers), arrangements, réalisation, co-composition. À quelques exceptions près.
"La baie" c'est une reprise de Metronomy, dans une traduction torride volontairement infidèle.
"Dors" c'est une reprise de Corynne Charby non ? Pourtant, on dirait. La grande à l'œil noir réussit même à chanter presque mal, alors qu'elle chante si bien tous les autres titres !
J'ignore si Robi fera mieux, à son retour, mais en attendant je mettrais bien une petite pièce sur Clara.
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C'est court autant qu'il est possible puisqu'aucun titre n'atteint les 4 minutes.
Si on prend une piste comme "Drôle d'époque", on s'aperçoit même que toute la chanson (texte et mélodie) est jouée en moins de 2 minutes, le reste ne faisant que répéter (à quelques hmm hmm hmm près) sans rien apporter. Dommage.
Mais la répétition peut aussi parfois servir le propos. "Eddy" par exemple.
"Sainte-Victoire" est la plus courte, mais ce n'est pas vraiment une chanson.
Addendum (juin 2019) : Peu après la publication de cette chronique est sortie une réédition de l'album (avec une pochette jaune) augmentée de 4 titres, parmi lesquels le sublime "Mon ombre" et un anecdotique duo avec Philippe Katerine ("Qu'est-ce que t'es beau") dont le seul intérêt est l'inversion des rôles par rapport à l'original Lavoine/Ringer. -
La grenade
On ne meurt pas d'amour
La baie -
Sainte-Victoire
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La phrase
« J'ai peur de m'être bousillée à trop donner, à mal aimer » ("On ne meurt pas d'amour")
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elle
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…Et maintenant, écoutez !
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TagsClara Luciani | Françoise Hardy | Maurane | Anggun | féministe | basse | Corynne Charby | Robi | Metronomy | Sage | voix | pop
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Créé le1 février 2019
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