Pomme - À peu près
La belle bio
Lorsque je l'ai vue dans Taratata je ne la connaissais ni d'Ève ni d'Adam. Malgré une prestation assez neutre (juste une reprise d'un vieux rap, une drôle d'idée), sa chemise bariolée et son minois trognon m'ont donné envie d'en savoir plus.
Épluchons cet album ensemble. À la première écoute j'ai trouvé ça charmant. Juste charmant. Mais j'ai eu la bonne idée de réécouter. Alors une chanson sur deux m'est apparue plus marquante (grosso modo, les numéros pairs). L'entêtant "tam tam tam o ho" ("Même robe qu'hier") pourrait d'ailleurs facilement faire un tube, dans les pas du "dam dam déo oh oh oh" de Mickaël Miro !
Le style et la voix ne sont certes pas une énorme nouveauté. Je pense à Cécile Corbel, en moins celtique et en plus pop (on trouve justement un duo entre les 2 demoiselles sur le dernier album de Cécile). En remontant un peu le temps, à Audrey Sara dans la façon de chanter, de basculer dans les nuages. En remontant encore plus, à Lucid Beausonge. Mais Pomme – Claire Pommet de son vrai nom – a la jeunesse, la fraîcheur et une façon bien à elle de balancer ses petits airs, parfois naïve ("Pauline"), parfois années 60 ("De là-haut"), parfois tragique ("On brûlera"). Si ses oooooh dans les aigus à la façon d'une chanteuse lyrique m'agacent parfois, sa voix est également capable de graves très intéressants qui m'enchantent.
Comme dans tout album folk qui se respecte, on a droit à quelques morceaux ternaires (j'en compte 3), à de bons chœurs à 3 voix ("Adieu mon homme", que j'imagine assez bien chantée par Gildas Arzel, si l'on fait abstraction du texte féminin), à des arpèges de guitare acoustique intimistes ("De quoi te plaire").
Loin d'être tartes, les textes de la Lyonnaise parlent d'amour ("Ce garçon est une ville"), de séparation ("Adieu mon homme", "À peu près"), de mort ("On brûlera", "De là-haut") et de renaissance ("La lavande"), mais aussi d'insomnie ("Ceux qui rêvent"). Pomme s'est adjoint les signatures de Ben Mazué, de Yannick Marais et Sébastien Miel (La Maison Tellier), de Jean Felzine (Mustang) et de Bensé (qui m'avait surtout plu avec Jil Is Lucky, mais à présent je vais devoir me repencher aussi sur ses productions personnelles).
La pochette est un malentendu. Les scarabées sur la joue de l'ingénue laissent croire à une certaine dose d'excentricité, façon Émilie Simon, ce qui n'est absolument pas le cas de cet album pur, fluide, respirant. Même remarque pour les faux clips où on la voit figée. Optez plutôt pour ses vidéos acoustiques à l'autoharpe qui sont de petites merveilles.
Outre la guitare et l'autoharpe, elle joue aussi violoncelle, contrebasse, glockenspiel et omnichord !
Comme toute la jeune génération, elle est manifestement très marquée par l'image et le paraître. Et la féministe convaincue en elle se cherche encore. Pomme va mûrir, c'est sûr, tout en continuant à s'appuyer sur son étonnante précocité musicale et vocale.
Quant à moi, il ne me reste plus qu'à aller la voir en gala. À condition qu'elle ne refasse pas la même reprise que dans Taratata.
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39 minutes pour 13 chansons, ce qui nous fait une moyenne par chanson de 3 minutes tout pile. C'est plutôt court et j'aurais aimé un peu plus de développement, notamment sur les morceaux un peu éthérés ("À peu près", "On brûlera"). "La lavande" et ses 4:16 remplissent à peine cet office. En revanche, la brièveté est parfaite pour les titres qui ont plus de jus ("Même robe qu'hier", "Pauline").
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Même robe qu'hier
On brûlera
Adieu mon homme -
La gare
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La phrase
« Il faut s'appliquer si l'on veut rater sa vie » ("Comme si j'y croyais")
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elle
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…Et maintenant, écoutez !
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- open.spotify.com/album/6wbpJmBEEZuRrFYxwDE2R9 (315 Visites)
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TagsTaratata | Gildas Arzel | Ben Mazué | Bensé | La Maison Tellier | Cécile Corbel | autoharpe | Claire Pommet | folk
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Créé le21 mai 2018
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Qu'elle me pardonne, mais c'était trop tentant. 8 jeux de mots fruités se sont subrepticement incrustés dans cette fiche. Les avez-vous débusqués ?
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