De Palmas - La beauté du geste
Miroir, mon beau miroir...
Laissez-le parler, il va vous mettre dans sa poche.
Après un album à moitié raté faute de n'avoir pas osé aller au bout de ses idées (l'excellent "Serait-il ?" étant l'arbre qui cache la forêt), De Palmas revient à ce qu'il sait faire de mieux : écrire des chansons acoustiques en français. Avec toujours cette patte si personnelle à la guitare.
D'entrée, "Il faut qu'on s'batte" se révèle un formidable porte-drapeau de l'album. Regard désabusé sur le couple et sur l'avancée dans la vie, le renoncement à certaines ambitions. Un pti coup de vieux Gérald ? Possible, mais cette introspection, cette analyse sur soi et sur les autres, parfois proche de la misanthropie (le funk lancinant "Mêmes causes mêmes effets"), est une vraie réjouissance. S'y reconnaisse qui veut !
Les autres thèmes abordés ne sont pas gais non plus : la violence ("Lawrence d'Arabie" et son synthé hypnotique), l'empathie envers une fille qui s'est fait larguer (la ballade "Rose pleure"), les apparences ("La beauté du geste" et l'OVNI "T'es belle à en crever"), le départ à la guerre ("Le jour de nos fiançailles").
Seul sourire, "Bref" énonce, une à une, les conditions qui font – selon l'auteur – une vraie belle personnalité. Intéressant. A priori, rien à voir avec Kyan Khojandi.
Musicalement, on est sur du De Palmas classique, centré sur sa guitare acoustique. Pas facile à étiqueter (mais est-ce vraiment utile ?), cette espèce de rhythm n' blues soft rock à la française, déjà copieusement développée dans Les lois de la nature. Vous vous rappelez ? c'était son deuxième album, injustement passé aux oubliettes. On la retrouve là un peu partout, sous des arrangements plus matures.
Quelques variantes toutefois : l'étonnant disco-jerk "T'es belle à en crever", dont vous ne vous relèverez pas, et le très pop "J'ai envie de toi", dont je ne vous dévoile pas le sujet, il faut écouter, parce qu'il y a une astuce – révélée dès le premier refrain.
Je vous ai déjà donné un indice : il va vous mettre dans sa poche.
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37 minutes qui me donnent l'occasion de pester contre cette nouvelle mode (semble-t-il) des albums à la durée minimaliste ! Sachant qu'un CD audio peut aller jusqu'à 80 minutes, on n'est même pas à la moitié. Grrr !
Les titres se rangent sagement entre 3 et 4 tours de grande aiguille (ou à peine plus, ou à peine moins).
Plus regrettable, cet académisme se retrouve aussi dans la structure : couplet-refrain-couplet-refrain-pont-refrain ad lib, systématiquement.
Également, on termine toujours (sauf 2 fois) par un 'fade' (decrescendo si vous êtes plus italo qu'anglo). J'ai toujours considéré ça comme un manque d'imagination musicale. C'est le bémol que je mettrais sur mon appréciation, s'il en fallait un.
Vas-y Gérald, lâche-toi ! Sors du moule, régale-toi, régale-nous ! -
Il faut qu'on s'batte
J'ai envie de toi
Bref -
Ma p'tite reine
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La phrase
« T'es comme ces gens toxiques que l'on fréquente par habitude » ("J'ai envie de toi")
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lui
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…Et maintenant, écoutez !
- www.deezer.com/album/13339487 (454 Clics)
- open.spotify.com/album/3Wbno930GeEWPVm5A74BAW (259 Clics)
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Créé le26 septembre 2016
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