Jil Is Lucky - Off the wall
Another brick
Alors là pour ce qui est d'être cool, cet album se pose un peu là ! À tous ceux qui pourraient me reprocher – légitimement, j'en conviens – d'écouter beaucoup de trucs tristouilles, voire dépressifs, si cette fois vous n'êtes pas heureux avec celui-ci qui est tout l'opposé alors je ne sais pas ce qu'il vous faut ! Absolument réjouissant. Comme il existe des "feel-good movies", il existe des "feel-good albums". Le moral à toute épreuve, il n'y a plus guère que ce stupide oignon qui puisse nous faire pleurer ("Stupid onion").
Je n'ai jamais trop compris si Jil Is Lucky était le nom d'un groupe, avec Jil en son centre, ou le nom du projet d'un chanteur-guitariste solo, accompagné de fabuleux musiciens, mais j'ai adhéré illico.
Il y a 10 ans, son 1er album s'était taillé un petit succès, notamment avec la chanson "The wanderer", retenue pour la pub Flowers by Kenzo. Le style était alors très folk yiddish (mais pas que ! voyez l'épopée "Hovering machine"). La suite ? Virage à 120° avec un 2e album disco-pop psychédélique. Puis nouveau virage à 120° sur le 3e, se voulant cette fois un concept-album de chanson française futuriste. Déboussolant. Ses fans s'y sont perdus, moi y compris. Mais après un 3e virage à 120°, le voici mathématiquement revenu à son point de départ folk, pour notre plus grand plaisir, comme l'annonçait le single "Out of town".
Cette nouvelle galette est baptisée Off the wall. Clin d'œil à Michael Jackson ? Aucune idée. Mais l'excellent site de traduction WordReference nous apprend que l'expression signifie "excentrique, décalé". Voyons cela.
Toujours aussi belle et claire, la voix navigue à l'aise partout tout le temps, sans aspérité aucune. Et avec un accent impeccable, ce qui devient appréciable par les temps qui courent.
S'y ajoutent des chœurs féminins, quelques trompettes chicanos... On voyage.
Reggae léger et ensoleillé, balancement de la basse, voix téléphonée : Jil a bien potassé son Manu Chao. Et Mac Demarco n'est pas bien loin non plus ("My kind of girl").
Et il suffit que notre Niçois se lance dans un arpège à la guitare acoustique pour que plane, avec sa voix dédoublée, comme un air de Simon and Garfunkel ("Homebound").
Les mots sont simples et esquissent quelques peines de cœur, les relations de couple, la route, une personne qui s'est arrêtée à une époque ("My past is gold"), le recommencement ("All over again"), la place de l'homme dans le monde ("Who we are").
Mais pas de prise de tête, c'est un album qui incite au farniente. À écouter les pieds dans l'eau. À la coule.
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Ce n'est pas un album long : moins de 35 minutes. Seul le titre un poil jazzy ("My kind of girl") dépasse 4 minutes, même si "My past is gold" et "Out of town" s'en approchent. Les autres tournent tous autour des 3 minutes. 2 et demie, 3 et demie... En gros. Rien de trop, pas d'excès, sans que ce soit bâclé non plus.
On regrettera toutefois de terminer le tout ("Who we are") sur un bête decrescendo sans inspiration, plutôt qu'une vraie fin. -
Out of town
Stupid onion
Off the wall -
My kind of girl
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La phrase
« It makes me wanna compose a brand new song but i have already wrote it » ("My past is gold")
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lui
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…Et maintenant, écoutez !
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Créé le16 avril 2020
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