Gaspar Claus - Tancade
Tant qu'à d...ivaguer, autant le faire à fond
C'est hallucinant tout ce qu'on peut faire avec un violoncelle !
Vous en doutez ? Écoutez Tancade.
Archet frotté, sautillé, martelé, glissé, frôlé... ou sans archet. Et aussi un archet mécanique électrifié. Les possibilités semblent infinies, exprimant toute une palette de sensations et de sentiments.
Gaspar Claus est un violoncelliste pas comme les autres. Après avoir commencé par le classique, il a bifurqué et a travaillé avec Rover, avec Serge Teyssot-Gay, avec Rone, avec Barbara Carlotti...
Fort de toutes ces collaborations, il sort enfin son 1er véritable album solo... dans lequel on jurerait entendre 100 musiciens, 100 instruments. Mais non ! Tout est interprété par Gaspar au seul violoncelle, superposant les différentes partitions. Plus un chant d'oiseau qui s'est joint à l'enregistrement par la fenêtre ouverte !
L'œuvre est entièrement instrumentale, à l'exception de quelques phrases en arabe prononcées par Lyna Zouaoui ("Mer des mystères amoureux").
À propos de mer, Tancade est une crique sauvage au sud de Banyuls-sur-Mer dont il est originaire, qui a donné lieu à une séance photo surprenante (voir pochette et livret).
D'entrée, comme quand on porte un coquillage à son oreille quand on est enfant, "on entend la mer" !
Puis le ressac laisse la place à "Une foule" entraînante (surtout à 2:16), puis à toutes sortes de bruissement et sonorités étranges, toutes jouées par l'artiste. Car il cherche aussi parfois à éviter le "son plein", le "beau son", à expérimenter. « Bidouilleur, ça veut dire musicien », revendique-t-il.
Un peu faux même ("E.T.") mais, à ce niveau de maîtrise (il joue depuis l'âge de 5 ans), il est impossible de penser que ce n'est pas fait exprès. Ce morceau est cependant extrêmement chantant. Ne dit-on pas que le violoncelle est l'instrument qui se rapproche le plus de la voix humaine ?
À l'opposé, jolie prouesse de technique et de vélocité, l'incroyable "2359" rappelle davantage le cymbalum.
Et quelle bonne surprise, m'apercevoir que l'ami Villeneuve, dont j'avais adoré l'album Dry marks of memory, entre autres, a co-composé un morceau (le très ample "1999"). À l'évidence, nous sommes entre gens de bonne compagnie !
Sifflant, soufflant, y a du vent ("Astragale", "Un rivage"), les glissandos, fascinants, sont sa marque de fabrique.
Écoutez. Écoutez bien, il n'y a pas que dans les chansons d'amour qu'il y a de l'amour (et encore, pas toujours) : on en trouve aussi dans la musique de Gaspar Claus.
En concert, l'artiste aime évoluer dans la pénombre. Pour mieux éveiller l'imaginaire du spectateur, sans doute.
C'est hallucinant tout ce que l'imaginaire peut faire avec un violoncelle.
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Je trouve long le final d' "Ô Sélénites" (les habitants de la lune), où il ne se passe plus grand chose alors que le corps du morceau est si chouette – mais le compositeur assume que les morceaux ne finissent pas où ils ont commencé, et même... qu'ils ne tiennent pas leurs promesses (!)
Seule reprise de l'album, "E.T." (pour "Extra Terre") est la plus longue piste avec ses 6 minutes. Elle prend effectivement son temps pour démarrer, pour parvenir à la mélodie.
Enfin, "Mer des mystères amoureux", qui clôt agréablement l'album tout en ambiance, aurait pu s'éterniser au-delà de ses 4:19 sans que personne n'y trouve à redire. -
Une foule
2359
Un rivage -
Une île
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luigasparclaus.com (540 Visites)
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…Et maintenant, écoutez !
- gasparclaus.bandcamp.com/album/tancade (145 Visites)
- www.deezer.com/fr/album/233832822 (241 Visites)
- open.spotify.com/album/3gljD9nf9Ln8RMU6P3HY9U (159 Visites)
- www.youtube.com/watch?v=aQSZKbTOlF4&list=OLAK5uy_lxQL72ujqGZ45Q_8wGs-r73WDe179Mk6U (148 Visites)
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Créé le16 novembre 2022
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