les Goguettes - Le temps béni de la pandémie

Le sujet est, malheureusement, toujours d'actualité au moment où j'écris ces lignes.
Heureusement, face aux inquiétudes et à la morosité ambiante, les Goguettes (en trio mais à quatre) sont toujours là, avec leur humour corrosif qui frôle le génie presque à chaque coup.

Question : Quel est le point commun entre Francis Cabrel, Richard Gotainer, Georges Brassens, Jacques Brel, Marie-Paule Belle, Michel Berger, Julien Clerc et les Beatles ?
Réponse : Un de leurs airs a été emprunté dans cet album.
Mais attention ! Il y a quelques "fausses pistes". À commencer par le titre lui-même. Le temps béni de la pandémie, clin d'œil à Michel Sardou, ne figure pas sur le disque. On en a un petit bout seulement dans la vidéo des bonus : les Goguettes auxquelles vous avez échappé (dont beaucoup de très bonnes, qu'on aurait aimé avoir en entier !)
Autre fausse piste : "Le battement d'ailes du pangolin" n'est pas une parodie de "L'effet papillon" de Bénabar !

Goguette : nom féminin. Plaisanterie, propos joyeux, allant parfois jusqu’à être offensant. (Wiktionary)
Dans cet album, leur 3^e, mais leur 1^er qui ne soit pas enregistré live, vous trouverez donc uniquement des mélodies connues et aucune composition originale. Mais les musiques sont jouées par eux-mêmes hein, ils n'ont pas pris de bandes sons.
Et ainsi, dans la pure tradition des chansonniers, nos joyeux lurons ont passé au crible tout ce qui a fait le sel de ce fichu printemps 2020 : l'arrivée en France du virus ("On n'a rien vu venir"), la séparation des amants ("Message personnel (l'amour confiné)"), le lâchage des artistes par le gouvernement ("Macron in the sky with diamonds"), le délaissement de l'écologie ("Happy collapse"), le télétravail et la novlangue en entreprise ("Drope-moi un mail ASAP", me rappelant Frédéric Fromet dans "Les jeunes cadres dynamiques" – avec d'ailleurs la même conclusion). Tellement jubilatoire qu'on a envie de les apprendre par cœur ! Le ton sait aussi se faire plus grave, avec une belle réflexion sur la société à l'épreuve de la crise ("Utile ?")

Qui sont-ils ? Comme les 3 mousquetaires ils sont 4, puisqu'au trio de chanteurs mâles s'ajoute la pianiste Clémence, qui donne également de la voix. Les organes masculins sont ceux du diablement youtubegénique Valentin (le visage de leur méga-succès "T'as voulu voir le salon", avec son « Chauffe... personne » dont je ne me suis toujours pas remis), d'Aurélien, lui aussi très à l'aise dans le débit de paroles, et enfin de Stan, probablement le moins bon chanteur de la bande mais le plus prolifique dans l'écriture (y compris en alexandrins dans la saynète "Ô postillons maudits !").

Loin de s'endormir sur leurs très circonstanciels lauriers, ils continuent de nous réjouir de leurs nouvelles parodies, sur leur chaîne YouTube notamment. Alors continuons à les suivre, parce que les dérives qu'ils épinglent risquent de rester, malheureusement, toujours d'actualité.