la Maison Tellier - Primitifs modernes
Instinctifs intellectuels
Oh le bel oxymore que voilà ! Primitif, et moderne. Rien que ça ! Il n'en fallait pas moins pour décrire ce groupe singulier (oxymore aussi). Et ces seuls 2 mots sortis de l'imagination de Helmut Tellier, le chanteur, ont été le point de départ de ce 6e album. Écoutons.
Franchement, ça envoie ("Les Apaches", "Primitifs modernes"). Ou alors ça commence calmement... pour développer toute la force d'un crescendo ("Prima notte").
Les titres défilent et je me dis que cet album contient une sacrée flopée de bonnes chansons, d'une efficacité diabolique. J'imagine même facilement que, bien poussée, pratiquement chacune pourrait devenir un tube.
Sans compter qu'on a droit à de très bons textes, avec beaucoup de formules choc, des astuces, des acrobaties, des expressions détournées (voire détroussées) : « génération à enchanter », « l'horreur boréale », « sur mes cahiers d'écolier j'ai écrit ton nom : puberté ». L'adolescence est d'ailleurs un thème qui revient souvent.
Et faire rimer De Funès avec fesse ("La horde"), fallait oser !
On trouvera aussi des rimes en contre-pied : « jeunes gens beaux et flous » (et non 'fous') , « multipliée par mieux » (et non 'deux').
Les paroles contiennent des références littéraires (Jean Genet paraît-il, Shakespeare, Paul Éluard donc) ou rock (Neil Young).
Car il s'agit peut-être là de leur album le moins folk. Juste quelques effluves ("Tout est pardonné", "Je parle d'un pays") rappellent l'opus précédent. Pour le reste, même si la trompette est toujours présente – elle fait partie de l'identité du groupe – la guitare de Raoul Tellier, le plus souvent électrifiée, donne le ton. Rock et pop.
D'ailleurs un titre comme "Ali" sonne presque comme Matmatah. Surtout le solo, qui me laisse baba (vous l'avez, celle-là ?)
Bref, Primitifs modernes est un foutu bon album. Encore un oxymore.
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L'intro de "Fin de race" n'en finit pas... au point que j'ai pensé que c'était un instrumental ! Son final est long aussi et un peu brouillon et criard. Dommage car le refrain est bon.
À la fin de cet album déjà copieux se trouve, quelques minutes après "Les sentinelles", un morceau caché qui mérite l'attention. Ne lui voyant pas de nom je l'ai baptisé "Plus personne". Il complète bien le tableau, sur une note agitée. Moi qui croyais que ces morceaux fantômes étaient passés de mode depuis longtemps !... -
Les Apaches
Prima notte
La horde -
Les sentinelles
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La phrase
« Les gens parfaits sont ennuyeux » ("Prima notte")
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eux
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…Et maintenant, écoutez !
- www.deezer.com/fr/album/90798792 (178 Clics)
- open.spotify.com/album/4yYohmCmQtHOI0W37xsLK3 (160 Clics)
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Créé le19 mai 2019
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