Slim Paul - Good for you
Le bon, le brut et le lancinant
Ce n'est pas très fréquent, mais voici un album dont les morceaux du début sont sympa, alors que ceux de la fin sont carrément prenants !
L'album précédent, Dead already était plutôt sombre. Celui-ci, toujours blues bien sûr, se veut plus positif. Comme son titre l'indique, il a l'intention de vous faire du bien. « Le bon va venir, le pire c'est déjà fait. » ("Good is gonna come")
Pourtant, c'est à l'écoute des quelques titres moins optimistes ("Bury me deep", "Everybody knows") que j'adhère vraiment, me retrouvant pris de convulsions, ou me mettant subitement à claquer des doigts ("Log dog").
Et quoi d'autre ?
"Amazing you" ? On dirait du Ray Charles !
"Everybody knows" et son riff lancinant font apparaître un côté plus Ben Harper. « Tout le monde sait que je vais te quitter. Je ne l'ai dit à personne, mais c'est dans l'air » !
En guest sur "In the shadow" (blues politique), l'harmoniciste fou Mickaël Mazaleyrat me fait penser à Thomas Schoeffler Jr.
Sur la pochette, superbe, Slim Paul le chanteur aux influences américaines semble se livrer à des incantations. Et sa voix déchirée qui sent le vécu ajoute encore à la fascination.
Avec la très chouette instrumentale "Tess & I" et ses cris d'enfants, c'est Slim Paul le guitariste virtuose qui se met en évidence.
À l'arrivée, le balancé des compositions et l'association réussie de la voix et des instruments nous rendent très confortable cet album qui nous fait du bien. Mission accomplie.
Les morceaux de la fin étant plus prenants, j'ai essayé de passer les titres dans l'ordre inverse : cet album alternatif virtuel s'appellerait logiquement You for good, et ça marche très bien aussi !
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Efficacité, pas de risque de lassitude : les titres sont majoritairement dans les 3 minutes. Même le morceau d'ouverture, "When you keep on groovin", qui monte pourtant très doucement.
La palme de la plage la plus longue du disque revient au morceau de fin, "There will be no dawn", avec ses 5:26. Typiquement le genre de pièce à laquelle on ne prête pas trop attention les premières fois, et puis... Et puis cette guitare acoustique accordée en "Drop D" (+capo 2, coucou les gratteux) et cette voix grave qui murmure, à la Leonard Cohen, finissent par s'installer en nous et on se dit qu'il se passe un truc. On pourrait éventuellement lui faire jouer le rôle du démarrage, comme je le proposais plus haut (optez pour l'ordre inverse)... et pourquoi pas pour débuter un concert (?)
Autrement, "Bury me deep", dont j'ai déjà parlé, prend bien la durée aussi (4:38), avec son rythme ternaire et sa structure A-B-A-B, alternant orages fiévreux et accalmies précaires. -
Bury me deep
Good is gonna come
Everybody knows -
That line
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La phrase
« I'm nothing but a slave in a pale version » ("There will be no dawn")
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luiwww.slimpaul.com (40 Clics)
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…Et maintenant, écoutez !
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Créé le10 mai 2021
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