Animal Triste
Animal on est mal (ou pas)
Voilà ce qu'on appelle un 'supergroupe'. Entendez par là que ses membres ont tous un passé plus ou moins glorieux dans d'autres groupes. À commencer par Yannick et Sébastien, respectivement chanteur et guitariste de la Maison Tellier. Les 4 autres, rouennais également, ont officié dans Radiosofa (les plus fureteurs d'entre nous se souviennent de leurs "10 000 brasses"), dans Darko et dans Dallas. Mélangez ces univers impitoyables et vous obtenez un nouveau groupe, tirant son nom de la locution latine "post coïtum animal triste" et du film portant ce titre.
Accrochez-vous, ça va secouer. Cet album n'est pas très immédiat, à part "Shake shake shake" – et "Dancing in the dark", parce qu'on la connaît déjà. Il y a pourtant un bon fond rock, rien de véritablement bizarre ou perturbant non, mais il faut quand même du temps. Pour apprivoiser la bête. L'ambiance. Son grand son rempli, tout en guitares lourdes et en accords crépusculaires. Le martèlement de la batterie qui écrase tout sur son passage ("Darkette", "Out of luck").
Même si elle dépote, la reprise de Springsteen, débarrassée de ses attributs originaux très années 80, surprend là-dedans... à moins que ce soit surtout pour ajouter à l'album un titre comprenant le mot 'dark' (en plus de "Darkette") ? Et d'ailleurs, même quand le mot 'dark' n'est pas dans le titre... il est dans le texte ("Wild at heart", "Sky is something new") ! Je crois qu'on a bien compris l'idée.
Car, hormis une trêve pop bienvenue ("Amor Bay"), l'ensemble porte une empreinte rock et sombre, le sommet étant à mes yeux le saisissant "Sky is something new" – que je verrais bien dans la bouche de Rover. « I never met a girl like you, I never knew I could meet somebody like you ». L'antienne est connue. Après « I've never known a girl like you before », tube éphémère d'Edwyn Collins, après le sulfureux et indémodable « I never dreamed that I'd meet somebody like you » de Chris Isaak, la rencontre de la fille inattendue continue de fasciner. Donnant une âme à ce groupe-assemblage. Un groupe super.
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"Jamais en-dessous de 4 minutes" pourrait être leur devise, s'il n'y avait l'efficace single "Shake shake shake" (3:15) – et en considérant que "Darkette" sert surtout à planter le décor.
Autrement, la longueur est de mise, jusqu'au final quasi apocalyptique répétant « twist and shout » (rien à voir avec la joyeuseté popularisée par les Beatles), sur "Out of luck". Pas de bol ? Oh si ! Le morceau est réussi. Et l'album l'est tout autant.
J'ai eu du mal à choisir un titre à rejeter, pour ma rubrique "Je zappe" : leur moins bon titre selon moi ("All about") a déjà été rejeté en amont puisqu'il ne figure pas sur l'album. Bien joué. -
Shake shake shake
Sky is something new
Wild at heart -
Vapoline
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La phrase
« Life, I can’t pretend it wasn’t like I planned » ("Darkette")
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euxm2lmusic.com/artist/animaltriste (133 Clics)
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…Et maintenant, écoutez !
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TagsAnimal Triste | Edwyn Collins | Rover | Rouen | Bruce Springsteen | Darko | Radiosofa | Chris Isaak | La Maison Tellier | dark | rock
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Créé le28 février 2021
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