Dralms - Shook
Attendons les secousses
Froideur, oui, et alors ?
Tempos moyens, synthé, samples et autres bidouillages donnent d'emblée une impression de froid. Mais une froideur peut être sympathique. Par exemple, celle de mon frigo. Surtout lorsqu'il est plein de bonnes choses. Et c'est le cas de cet album.
C'est bien sûr le single mélodieux "Shook" qui m'a amené vers ce groupe au nom étrange. Je n'ai pas aimé dès la première écoute, mais j'ai tout de suite compris que j'allais aimer, car il y avait là suffisamment de matière et d'ingrédients pour moi.
Très étoffé, "Domino house" : les vocalises qui lorgnent sur "The great gig in the sky" de Pink Floyd, un break d'orgue très Doors et la phrase hachée-répétée à la Radiohead (« Ma/chines for / living Ma/chines for / living Ma/chines for / living... ») La voix limpide de Christopher Smith n'est d'ailleurs pas sans rappeler celle de Thom Yorke, mais la richesse et la cohérence de l'édifice canadien relèguent vite aux bas-fonds les bien mornes productions récentes du quintette phare d'Oxford.
Marquants aussi, ces "Objects of affection" auxquels la bonne basse et le saxo façon Supertramp confèrent un côté pop attachant. Ou le gimmick descendant pétillant sur le refrain de "Pillars and pyre", suivant les "weak ones" et les "strong".
Remarquables également, les 'hou' sur "Usage" ne font pas penser à Michael Jackson, mais donnent de l'allant à ce bon morceau. Une entrée en matière qui mérite qu'on y revienne.
Hormis le fatras sonore de la fin de "Divisions of labour" (c'est donc cela, le fameux "partage du travail" ?), ou de "Crushed pleats", l'ensemble est plutôt peu rempli, presque minimaliste par moments. J'y ai vu quelques instants jazzy parfois.
Au petit jeu des ressemblances, on pourrait convier Air (mais en moins électro) ou Venus (mais en moins folk). Non, en réalité, j'ai trouvé son album jumeau européen : celui de Junip sorti en 2013. On y retrouve la même créativité sobre, les mêmes ambiances mélancoliques et... froides. Froideur, oui, et alors ?
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Même pas 37 minutes ! Franchement, il faut arrêter cette mode des productions "minimum syndical" !
Cela dit, je reconnais tout de même qu'avec le foisonnement musical de l'ensemble, je ne m'étais pas rendu compte qu'il était aussi court. Et les morceaux qui durent 3 minutes ou moins... donnent facilement l'impression d'en faire 4 ou 5. Cette illusion d'optique, ou plus exactement cette illusion auriculaire, est l'une des magies de ce disque. Et plus on l'écoute, plus on tombe dans le panneau. Avec délectation.
N.B.: Pour les mordus, il existe une version Deluxe avec 3 titres supplémentaires et un remix. -
Shook
Domino house
Pillars and pyre -
Gang of pricks
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La phrase
« It's not my problem, but we work it out » ("Domino house")
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euxwww.boompa.ca/artists/dralms (98 Clics)
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…Et maintenant, écoutez !
- dralms.bandcamp.com/album/shook (285 Clics)
- www.deezer.com/album/11317032 (254 Clics)
- open.spotify.com/album/6AFGYoy3GwCfKeFtiHgaIw (189 Clics)
- www.youtube.com/watch?v=hQ7P9KtjZuM (246 Clics)
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Créé le6 novembre 2016
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