Evans McRae - Only skin

Le démarrage est calme, très calme. Trop calme. Rappelons que le père McRae est un multirécidiviste en la matière. Il faudra donc attendre le 3^e titre (le très bon "Careful") pour s'assurer qu'on n'aura pas un album entièrement tout mou comme son prédécesseur Ah, the world! Oh, the world!
Quant à Lowri Evans, je la découvre par la grâce de ce duo. Cette folkeuse qui chante très bien semble avoir déjà fait ses preuves (6 albums studio solo à son actif – contre 8 pour Tom).

Une fois avalé le tout, avec une plutôt bonne impression, j'ai envie de revoir le début, au casque. Et je trouve alors un intérêt, une accroche, dans les 2 premiers titres : un petit décrochement de voix à la Dolores O'Riordan ("Say what you mean") ; la petite note de 7^e à la guitare qui succède aux mots "Only skin", conférant à la chanson un côté blues, méditerranéen presque dans les couplets.

Je remarque 3 morceaux qui bougent un peu. Ça fait 3 de plus que sur le dernier Rover.

Je m'y mets pour de bon.
L'Anglais et la Galloise co-signent donc un album entier en duo. Pari gagnant ! Lowri semble un peu plus présente vocalement, Tom n'entrant souvent qu'au 2e couplet, ou en contre-chant plus grave ("Merry Christmas my darling (Drink up)") voire pas du tout ("Eddie"). Je le devine un peu plus tourné vers les instruments : il est à la baguette des cordes par exemple. Car on est loin du minimalisme annoncé par les premières mesures : pas moins de 10 musiciens viennent s'ajouter au duo, naturellement plus porté sur ses guitares acoustiques. Ou acoustiquement plus porté sur ses guitares naturelles – à vous de choisir.

"Stays the same" ressemble aux meilleurs titres folk de Sophie Zelmani. Pas besoin de vous faire un dessin, j'adhère immédiatement.
On ne sera nullement surpris par la belle mélodie de "High & lonesome", typique McRae, ni par un "Merry Christmas my darling (Drink up)" renouant avec la veine traditionnelle britannique de fête et de pub (ou de l'idée que je m'en fais), qu'il a déjà explorée à plusieurs reprises.

Je zappe "Love's a loaded gun". Trop symphonique, trop ampoulée pour moi. Peut-être siérait-elle en générique de fin d'un James Bond ? Ou d'une série romantico-policière au démarrage calme, très calme.