Gaël Faure - Regain
J'ai le béguin pour Regain
Gaël Faure a la grâce. On ne sait pas pourquoi, mais quelle importance ? Il l'a, c'est tout. Ça se voit, ça se sent. Et bien sûr ça s'entend.
Son précédent album, De silences en bascules, acoustique et homogène, m'avait laissé sur ma faim, et je n'étais pas parvenu à aller au-delà du réussi "Tu me suivras", son succès d'estime.
Cette fois il s'affirme davantage à travers un album plus riche, plus varié, entre pop classieuse et chanson élégante. Avec aisance et subtilité.
Sur la pochette il pose debout comme un artiste peintre devant sa toile, un vrai patchwork de sensations. Et comme j'adore jouer au petit jeu des ressemblances, allons-y.
"Colibri" (hommage à son papi) possède une rythmique de guitare et un son qui ne dépareraient pas un album de Fred Métayer.
Si "Le goût des choses" rappelle vaguement "Rester femme" d'Axelle Red, c'est uniquement par son arrangement, très sobre. Autrement, on se laisse porter, en suspension jusqu'au « Quand c'est toi... » final. Haute voltige (notamment à 1:03). Bijou absolu !
Tandis que les titres plus pop comme "La belle échappée" évoquent Florent Marchet, que "Quelque chose sur la lune" a la légèreté sautillante d'un Mathieu Boogaerts, comment ne pas penser à Yodelice dès qu'il part dans des choses plus folk, et en anglais, signées Piers Faccini ("Only wolves") ?
L'album s'achève simplement sur "Traverser l'hiver", une bossa guitare-voix, dont les intonations cette fois font penser à Vianney.
J'arrête mes comparaisons – y voyez-vous plus clair ? – pour aller un peu plus loin dans l'introspection de l'album.
Un son léché dès les intros ("La saison", "Colibri"). Une certaine efficacité mélodique, notamment dans les refrains ("La belle échappée", "Caractère", "Siffler", "Les visages officiels" etc.) Des co-signatures de renom parmi la jeune génération (enfin, plus tout à fait si jeune à présent) : Piers Faccini donc, mais aussi Bastien Lallemant, Pierre Souchon, Ours, Chet, Raphaële Lannadère, Benoît Dorémus.
Une dominante de guitare, acoustique le plus souvent, mais avec régulièrement un soutien batterie-basse-clavier-choeurs. Et évidemment une belle voix, claire, limpide, aérienne parfois quand il le faut.
Mais ne comptez pas sur lui pour l'extravagance, pour l'excentricité ou pour l'exagération. Pas de cri, pas de vocalises, pas de solo de guitare électrique, pas une note de trop, pas une minute de trop. Juste naturel, juste agréable, juste beau. Ce doit être ça, la grâce.
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Le temps est bien géré, avec à la fois des chansons de moins de 4 minutes ("Éreinté", "Colibri", "Caractère") calibrées pour des passages radio, ou pour des clips qui accrocheront les internautes, et des morceaux longs ("Le goût des choses", "Only wolves") qui laissent libre cours à une expression plus planante.
L'album comprend 13 pistes pour 55 minutes, c'est suffisamment consistant pour prendre plaisir à y revenir, à découvrir les chansons petit à petit, au fil des écoutes. Faites cet effort, il le mérite ! -
Le goût des choses
Siffler
Les visages officiels -
Lonely hour
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La phrase
« J'aime mieux le goût des choses quand c'est toi qu'elles me rappellent » ("Le goût des choses")
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lui
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…Et maintenant, écoutez !
- www.deezer.com/fr/album/52539922 (196 Clics)
- open.spotify.com/album/5esejuTr4WTjHY7YpcnfiF (175 Clics)
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TagsYodelice | Mathieu Boogaerts | Florent Marchet | Fred Métayer | Benoît Dorémus | Raphaële Lannadère | Chet | Ours | Pierre Souchon | Bastien Lallemant | Piers Faccini | grâce | voix | guitare
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Créé le22 février 2018
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