William Z Villain
Bizarre et intrigant
Il faut le voir en concert.
Même avec un bras en écharpe, le privant de jouer de la guitare, il assure le spectacle, seul. En véritable artiste complet, il a su adapter son programme, ajoutant des chansons inédites, s'aidant d'un peu de technologie (autosampling etc.) et jouant sur son minuscule clavier avec sa main gauche... ou son coude... ou son genou !
Car William Z Villain est un magicien dérangé, et dérangeant. Quelque part entre blues, rock et reggae, parfois un peu tzigane (coucou les Triplettes de Belleville) ou même jazzy. Avec ce mélange de styles, on pourrait voir en lui un héritier de Willy DeVille.
En revanche, lorsqu'il use de sa voix de tête, sur un fil fragile ("Home", "Anybody gonna move", "Her song"), il me rappelle les meilleurs morceaux éthérés de Radiohead - mais la comparaison s'arrête là.
Dans son disque, on trouve tout un cortège de petites percussions : entrez ici claves, maracas, œufs, tambourins, cajon, darbuka, güiro, bongos, cabasa... Ça cliquette, craquette, hoquette, béguète, halète, déchiquette, furète, pirouette, cacahuète de partout, contribuant à donner une personnalité peu commune à sa musique.
En fil rouge de l'album, on entend même des criquets dans les espaces entre les chansons ! (Et comme disaient les Inconnus, "Moins fort les cigales - S'il avait dit de le faire moins fort je l'aurais fait moins fort.")
On se prend au jeu et très vite on lui pardonne tout, même cette impression de disque rayé au milieu de "EF-TA (Aunt Becky smiles when she talks about the apocalypse)" - et cette manie des sous-titres interminables !
Venant du trumpiste état du Wisconsin, mais édité par un label français (Normandeep Blues Records), et capable de plaisanter dans notre langue entre 2 chansons, ce moustachu faussement stylé pourrait devenir "le plus français des bluesmen américains", maintenant que Calvin Russel n'est plus.
J'aimerais quand même savoir ce qu'il donne en live sur sa guitare blanche trafiquée (il a rajouté 2 cordes). Rien que pour ça il faudra le revoir en concert.
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Malgré une petite durée totale de 37 minutes, il sait jouer des effets de longueur en variant les courts, directement dans le vif du sujet ("WZV intro", "Clave (we had clavbligations)") et les longs qui filent la mélancolie ("Her song").
On trouve même des ruptures à l'intérieur d'une même chanson : ah, les changements de tempo de "Spike my brain", quasiment deux morceaux en un, voire plus ! Ou le thème de guitare entêtant de "Break". -
Home
Anybody gonna move
Spike my brain -
Tippy tippy top (the inspector's song)
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La phrase
« It's hard to kiss the gal when she's always crying » ("Anybody gonna move")
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luiwilliamzvillain.com (573 Clics)
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…Et maintenant, écoutez !
- williamzvillain.bandcamp.com/album/william-z-villain-3 (293 Clics)
- www.deezer.com/album/15038313 (388 Clics)
- open.spotify.com/album/0dH2WzfWZbBuAGekzpTkZH (301 Clics)
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Créé le19 juillet 2017
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Merci à Pierre "Pinkie Pou" Gauthier et à Gabriel Cotto.