Animal Triste - Night of the loving dead
La nuit ne nuit pas
Étrange animal que celui-ci. Un animal à 6 pattes : Yannick, le chanteur (la Maison Tellier), dont la voix se bonifie avec le temps ("Play god", "With every bird"), Mathieu, le batteur (Radiosofa), véritable moteur du groupe, Fabien, le guitariste bourré d'effets (Radiosofa itou), Sébastien, l'autre guitariste, plus discret mais tout aussi important (la Maison Tellier encore), Cédric et sa basse qui se cabre ("Afterlife"), et enfin Darko, dont les claviers élargissent le champ d'action, quand ce n'est pas la guitare (une de plus !)
Êtes-vous prêts à attaquer très fort dès le début ("Machine love" – et non "love machine", nuance) ? À vous prendre une bonne dose de rock en pleine gueule et ne plus avoir peur de mourir ? (Ah, la descente de guitare sur "E.V.I.L")
Car voici un rock ample qui s'écoute fort. Qui peut même casser les oreilles à l'occasion... mais c'est ça qui est bon ! Scrutez le refrain de "Mary, full of grace", foisonnant de cymbales tous azimuts. On n'est quand même pas dans du 'noisy', rassurez-vous.
Mais bon sang, ces guitares... telles une petite voix à l'arrière de la tête (danger, danger), et qui te font basculer dans le ravin (le passage du 2e au 3e accord de "Tell me how bad I am", 3 cases au-dessus). Sortie de route. Maboule.
Le niveau d'implication est si haut que beaucoup de ces chansons me mettent dans un état assez inqualifiable. Ce qui n'a évidemment pas facilité la rédaction de ma chronique.
Leur premier album n'avait pas de nom, leur 2e se paie le luxe d'un jeu de mots anglais : Night of the loving dead, qu'on pourrait traduire par "La nuit des morts-aimant". On y parlera donc de nuit, de mort et d'amour. Avec feu encore, et pas seulement sur la pochette.
Et de religion un peu partout ("Mary, full of grace", "Play god", "Afterlife"), l'évocation du jardin d'Eden...
"Afterlife" me fait penser au morceau homonyme d'Arcade Fire. Certainement pas une coïncidence, dès lors que l'on connaît un peu les goûts musicaux des membres.
Textuellement, on remarquera plusieurs passerelles – des chansons mentionnent le titre d'une autre – renforçant l'homogénéité du disque. Le disque d'un bien étrange animal.
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Malgré quelques incursions éparses çà et là depuis leurs débuts, malgré un côté 'dark' revendiqué, on ne saurait taxer Animal Triste de groupe gothique. Sauf sur un morceau. "Play god". Le plus long (4:49). Hibouesque. Tout en ambiance nocturne et épique, se hissant à la hauteur du Créateur, le temps d'un jeu, le temps d'une chanson. Puissante, la chanson.
Oh ce final renversant de "The gift of love and fear" (4:13 seulement pourtant).
Hormis cela, la fin se fait un peu abrupte sur plusieurs morceaux, que j'aurais donc aimé voir durer un peu plus.
Et c'est une bluette qui clôt le bal si dense : "Diamond dreams" (3:23 pas plus) et l'Animal s'en va en sifflotant... -
Tell me how bad I am
Afterlife
Mary, full of grace -
Animal years
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La phrase
« You lost your beautiful self » ("Machine love")
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euxwww.animaltriste.com (209 Clics)
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…Et maintenant, écoutez !
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Tagsreligion | mort | nuit | Arcade Fire | Animal Triste | Radiosofa | batterie | La Maison Tellier | rock | guitare
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Créé le27 février 2022
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