Loverman - Lovesongs
All you need is loverman
Loverman, c'est un personnage.
Celui que James de Graef, de son vrai nom, s'est construit depuis quelques années. Pour mieux titiller l'imaginaire. Comme d'autres avant lui (-M- ou Yodelice par exemple). Un personnage singulier, entier, lunaire, clown blanc, naïf, poétique, séducteur. Et amoureux donc, comme le nom l'indique.
Fatalement, dans l'album, un autre personnage est très présent : Daisy, sa compagne. Ex-compagne dorénavant mais qu'importe, elle est bien là, dans le propos comme dans les chœurs. Telle une profession de foi, "Call me your Loverman" décrit bien comment les 2 personnages se tournent autour.
Car il s'agit d'un disque d'amoureux mélancolique, plutôt folk. Belles mélodies, belle voix grave de crooner, coucou Leonard Cohen, la relève est assurée, et coucou Jonathan Bree, le Néo-Zélandais caché sous son masque.
Un son ample nous saisit dès les premières secondes du disque. Est-ce qu'un bon arpège est l'alpha et l'oméga de la guitare acoustique ? On pourrait être amené à le croire, tant cette galette en renferme de magnifiques.
Au point que, quand arrive "Who's going to love you?" (la n°3), on croit que ça repart exactement comme les 2 premières... et en fait pas du tout. Balèze trompe-l'œil (trompe-l'oreille, plutôt).
Et quand l'artiste se lance dans des choses un peu plus sombres, ou un peu plus énervées ("Would (Right in front of your eyes)"), Nick Cave rôde.
Il faut aller voir Loverman. C'est surtout un homme de scène. Il a une façon d'attraper le public absolument remarquable ! Y en a pas beaucoup qui font ça.
Il veut que dans ses concerts les gens soient mal à l'aise. Sa manière à lui de les emmener vers le meilleur, sans doute. Mais il accepte aussi que le public le mette mal à l'aise – ça marche dans les 2 sens. Une personne insiste pour qu'il fasse un truc en français (qui n'est pas sa langue) ? Ni une ni deux, le voilà qui improvise un « Joignez-moi pour ce petit tour / Chantons-nous une belle chanson », en lieu et place du refrain de "Differences aside" !
J'aime bien aussi sa façon de prendre le temps de "faire connaissance" avec l'instrument, avant de jouer une chanson dessus. Avant d'installer le personnage Loverman.
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Pour arriver à un peu de longueur et au dépassement des 5 minutes – et même si "Who's going to love you?" et "Candyman" s'en approchaient déjà – il faut attendre la fin du disque avec les lents et patients, nonobstant très beaux, "Nothing ties" et "Call me your Loverman".
Du moins si l'on considère, comme moi, que l'ultime piste ("Ballad of the songbirds", 3 minutes tout pile) n'est pas une vraie chanson, mais davantage une création spontanée enregistrée sur le vif avec les moyens du bord.
Hormis cet appendice, on notera que les 2 du début ("Another place" et "Into the night") réussissent à imposer une ambiance malgré leur brièveté (à peine plus de 3 minutes chacune). Elles y sont donc pour beaucoup dans l'attachement que l'on a vite fait d'éprouver à l'écoute de cet album.
Un dernier mot : évitez Lovesongs and some puisque, comme souvent avec les rééditions, les morceaux supplémentaires (des démos) n'apportent strictement rien à ce 1er album qui est déjà une œuvre en soi. -
Into the night
Nothing ties
Who's going to love you? -
Ballad of the songbirds
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La phrase
« I want you to know that I’ll love you forever, even if nothing ties, nothing ties us together » ("Nothing ties")
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luiwww.belgiumbooms.be/artists/loverman (25 Clics)
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…Et maintenant, écoutez !
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Créé le3 octobre 2024
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